... ou comment faire de la place dans ses placards, réaliser des économies et tester son autonomie alimentaire.
Pour moi, la période entre Noël et Nouvel-an est propice au rangement de la maison. J’aime bien faire le tri de mes affaires et me « désencombrer » selon la méthode KonMari. La Japonaise Marie Kondo enseigne comment s’entourer des objets qui nous procurent de la joie et comment se séparer des objets inutiles qui finissent par peser de manière inconsciente dans notre quotidien. Sa méthode m’a déjà été bénéfique par le passé pour faire le tri dans mes effets personnels.
Cette année, c’est différent. Je ressens l’envie -ou le besoin- de faire de la place dans notre garde-manger. C’est le problème des foodies comme nous, on se retrouve avec des sauces qui trainent au frigo, des pots de tapenade ramenés de séjours, un stock de confitures alors qu’on mange peu de tartines, des épices utilisées qu’une seule fois pour une recette particulière ou encore des tupp’ oubliés au congélateur depuis des lustres. Tant de choses qui nous donnèrent l’appétit au moment de l’achat et qui se retrouvent à dormir dans les placards en cherchant une opportunité qui ne viendra plus. Si tu te reconnais dans ces habitudes, peut-être qu’on va pouvoir lancer un trend.
Nous nous sommes lancé un défi : passer un mois sans faire de courses.
Le but : faire de la place dans l’économat, le frigo et le congélateur.
Afin de constituer un cadre, nous avons fixé quelques règles afin de constituer l’essentiel de nos repas avec la nourriture en stock :
1. Pendant ce mois, on recevra notre panier bi-mensuel de légumes et d’oeufs qui constitueront notre base de produits frais
2. On s’accorde un budget dépannage de CHF 10.- par semaine
3. On s’autorise à manger dehors une fois par semaine
La durée du défi peut-être variable et les règles sont à adapter selon votre environnement.
J’espère atteindre trois objectifs en menant cet exercice. Le premier on l’a dit, est de déstocker ces denrées qui s’accumulent à notre insu. Le second permettra de réaliser des économies. En moyenne, on dépense chaque mois un peu plus de CHF 1000.- en achats alimentaires et en repas à l’extérieur du domicile. Si vous voulez comparer votre budget du ménage avec la moyenne suisse, je vous invite à consulter cet article du Temps. Ce mois, on va manger quasiment gratos.
Dernier but, celui de sortir de notre zone de confort et de voir comment on réagirait en cas de rupture de la normalité. On y pense jamais, mais on a la commodité exceptionnelle de pouvoir faire nos achats au jour le jour. Pourtant tout le système d’approvisionnement mondial repose sur une logistique de dingue qui se déroule en flux tendu. D’ailleurs quel est le stock d’un super-marché ? Que pouic ! Hormis ce qui est en rayon, quasiment nul. Chaque excédent est considéré comme un encombrement de l’espace de vente, représentant une perte sèche pour l’exploitant. Ce n’est pas moi qui le dit, mais les responsables de vente des surfaces commerciales.
Le jour où les camions sont immobilisés ou qu’une panne généralisée de courant se manifeste, combien de temps pourrez-vous vous nourrir avant d’avoir les gargouillis au ventre ?
Je ne suis pas pessimiste, mais prévoyant. Lorsque j’étais une Nouvelle-Zélande, j’ai demandé à mon hôte, une veille dame nommée Averil, pourquoi elle avait autant de bouteilles d’eau dans son garde-manger. Quinze heures plus tard, on a vécu un tremblement de terre dévastateur qui a paralysé la ville. Magnitude 6.3 sur l’échelle de Richter, ça secoue. Plus d’électricité pendant six heures, le réseau téléphonique était en rade. Nous étions scotché aux nouvelles sur une radio à pile. Et l’eau courante n’avait pas encore été rétablie quand j’ai pu fuir la zone le surlendemain.
Cet épisode m’a appris d’espérer le meilleur mais d’envisager le pire.
D’ailleurs, arrivera-t-on tenir un mois sans fromage ? La suite dans l’article suivant…